Mwana na nga azo linga mwana moko…
« A go show you peper » dit le parent ; « na go show you peper », répond l’enfant
insoumis. Entre le dépassement du
parent pour cause de mauvais comportement de son enfant adolescent qui découvre
le monde de la NDOLO, du BOLINGO, et l’enfant qui « yâ-mô », comment
se situer ? (perspective du parent ou perspective de l’enfant ; la
réponse n’est pas simple : l’enjeu pragmatique est la réussite dans la vie
ou de céder aux sirènes de la NDOLO). Tels sont les termes de l’énigme. Je ne prétends
pas la résoudre.
L’écart de conduite de l’adolescent/e,
ici, est une fugue limitée à quelques
heures ou un jour. Tout dépend de l’ampleur de la situation. L’étape de la puberté étant celle qui nous
intéresse ici, il se peut que les deux tourtereaux aient le même âge ou alors
sensiblement le même âge. Le garçon a versé assez de miel dans les oreilles et
le cœur de la « petite » et elle semble s’intéresser à ce langage de
la ndolo. Ou alors, la fille est manifestement séduite par ce «gars » qu’elle
est prête à examiner la proposition de « comot avec lui ». Connectés à tous les réseaux, et ayant le
téléphone, ces deux citoyens du monde se jouent régulièrement des surveillances
des parents. Le pot-aux-roses est découvert lorsque l’enfant rentre tard. Qu’il
a toujours des Devoirs à l’école. Et le parent ne se doute de rien. Parfois, le
parent peut flairer les mauvais coups.
Briser le tabou :
La sexualité en sa dimension est
un tabou pour quelques parents et quelques enfants. L’éducation sexuelle est
faite de silences autour de ces questions. Combien de parents de mon village ou
mes pères et mères du kwat posent-ils réellement ce problème de l’évolution de
l’enfant ; on se concentre sur ses cahiers, sur ses livres, et mis à part
l’étape de premières règles, c’est le silence. L’enfant va se former de
lui-même à l’école, auprès de camarades de classe qui eux-mêmes, n’en savent
pas grand-chose. Ce que je propose, c’est la libération de la parole
embastillée sous les oripeaux d’une morale rigoriste.
A défaut de parler de la
sexualité avec l’enfant, la télévision s’en chargera, il grandira comme le
sissongo. Et justement, il va go aux sissonghos et le parent va pleurer comme
un mouna. A force de réprimer la parole,
l’enfant ira écouter les conseils d’un « grand frère du kwat »
ou d’une « grande sœur du kwat » ; il peut même descendre dans
ce que l’on nomme, « le sous-kwat » ; ou alors, son confident
devient son éducateur sexuel. La répression contre le concerné est là. « Méfie
toi d’un tel ; c’est un mauvais garçon ; c’est une mauvaise fille ».
Très souvent, le parent a raison de ce point de vue là. Quel est le camarade de
classe qui te conseille de fuir la maison pour go nang chez ton joe ?
Dans la crise, dialoguer
Le flirt de l’enfant n’est pas en
soi mauvais, puisqu’il vient d’une certaine écoute de l’esprit, du cœur et du
corps du concerné. Est-ce que l’adolescent présente ses amis à ses parents ?
Est-ce que les parents prennent le temps de « call leurs munas et de speak » ?
La solution facile est souvent et d’abord la violence physique ou psychologique. C’est là
où le peper intervient. L’adolescent est bastonné, parfois, pour le cas de la
fille, on coupe ses beaux cheveux ; elle vient ainsi au collège en étant « KONGOLIBON »
et ses camarades vont la chambrer. L’humiliation n’est peut être pas la
solution. On arrachera le téléphone ; on déconnectera l’incriminé de tous
les réseaux. Punir, surveiller. A-t-on pris le temps de dialoguer ?
Conseiller par les conséquences
Un flirt n’est pas dramatique. Il
suffit simplement de recadrer l’adolescent. Quel est son objectif dans la vie ?
Qu’est ce qu’il ou elle poursuit ? Etre star du collège aujourd’hui et
échouer demain ? Creuser sa propre tombe, en allant voler l’argent des
parents pour amener sa « nga » dans les restau ou alors « bring
son gars au begnétariat » ?
On y peut rien à un moment donné
de la vie, on passe par ce qu’Emmanuel Kant appelle la minorité. Le parent doit
parler à l’enfant à partir des conséquences possibles de ses actes. A force de
penser à cet autre adolescent, quel est le rendement scolaire du concerné
ou de la concernée ? Là n’est pas le seul problème ; si la relation
continue, sauront-ils, s’ils passent à la phase de la « kombo »
supporter toutes les conséquences en matière de grossesse ? Le gars
travaille où ? Il gagne quoi ? Est-il capable de se prendre en charge ?
Ne reçoit-il pas lui-même de ses parents « l’argent des beignets » ?
S’il est inconscient, pourquoi venir troubler le cerveau de « l’enfant d’autrui » ?
Le dehors est compliqué ; « n’as-tu pas peur du HIV ? »
chante le rappeur ? NKUKUMA… La peur du HIV est « le commencement de la sagesse ».
Quand mon muna découvre la Ndolo,
je ne dois pas le ou la fuir ; au contraire, je dois me rapporche de lui
ou d’elle ; cette aspiration est noble, flirter ; mais qu’il mette d’abord
sa tête dans ses cahiers ; quand il grandira, il pourra faire de sa vie ce
qu’il ou elle souhaite. Pragmatiquement, le conseil par les conséquences est l’une
des voies possibles pour SISSIA l’enfant : qu’est ce qui pourrait lui
arriver ?
En tout cas, la vedette de la chanson Papa WEMBA s'est exprimé : "SALA KEBA YO...".
AFX
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