dimanche 14 décembre 2014

Mon mouna est dans la ndolo: que dois-je lui dire?


Mwana na nga azo linga mwana moko…
« A go show you peper » dit le parent ;  « na go show you peper », répond l’enfant insoumis.  Entre le dépassement du parent pour cause de mauvais comportement de son enfant adolescent qui découvre le monde de la NDOLO, du BOLINGO, et l’enfant qui « yâ-mô », comment se situer ? (perspective du parent ou perspective de l’enfant ; la réponse n’est pas simple : l’enjeu pragmatique est la réussite dans la vie ou de céder aux sirènes de la NDOLO). Tels sont les termes de l’énigme. Je ne prétends pas la résoudre.
L’écart de conduite de l’adolescent/e,  ici, est une fugue limitée à quelques heures ou un jour. Tout dépend de l’ampleur de la situation.  L’étape de la puberté étant celle qui nous intéresse ici, il se peut que les deux tourtereaux aient le même âge ou alors sensiblement le même âge. Le garçon a versé assez de miel dans les oreilles et le cœur de la « petite » et elle semble s’intéresser à ce langage de la ndolo. Ou alors, la fille est manifestement séduite par ce «gars » qu’elle est prête à examiner la proposition de « comot avec lui ».  Connectés à tous les réseaux, et ayant le téléphone, ces deux citoyens du monde se jouent régulièrement des surveillances des parents. Le pot-aux-roses est découvert lorsque l’enfant rentre tard. Qu’il a toujours des Devoirs à l’école. Et le parent ne se doute de rien. Parfois, le parent peut flairer les mauvais coups.
Briser le tabou :
La sexualité en sa dimension est un tabou pour quelques parents et quelques enfants. L’éducation sexuelle est faite de silences autour de ces questions. Combien de parents de mon village ou mes pères et mères du kwat posent-ils réellement ce problème de l’évolution de l’enfant ; on se concentre sur ses cahiers, sur ses livres, et mis à part l’étape de premières règles, c’est le silence. L’enfant va se former de lui-même à l’école, auprès de camarades de classe qui eux-mêmes, n’en savent pas grand-chose. Ce que je propose, c’est la libération de la parole embastillée sous les oripeaux d’une morale rigoriste.
A défaut de parler de la sexualité avec l’enfant, la télévision s’en chargera, il grandira comme le sissongo. Et justement, il va go aux sissonghos et le parent va pleurer comme un mouna.  A force de réprimer la parole, l’enfant ira écouter les conseils d’un « grand frère  du kwat » ou d’une « grande sœur du kwat » ; il peut même descendre dans ce que l’on nomme, « le sous-kwat » ; ou alors, son confident devient son éducateur sexuel. La répression contre le concerné est là. « Méfie toi d’un tel ; c’est un mauvais garçon ; c’est une mauvaise fille ». Très souvent, le parent a raison de ce point de vue là. Quel est le camarade de classe qui te conseille de fuir la maison pour go nang chez ton joe ?
Dans la crise, dialoguer
Le flirt de l’enfant n’est pas en soi mauvais, puisqu’il vient d’une certaine écoute de l’esprit, du cœur et du corps du concerné. Est-ce que l’adolescent présente ses amis à ses parents ? Est-ce que les parents prennent le temps de « call leurs munas et de speak » ? La solution facile est souvent et d’abord la  violence physique ou psychologique. C’est là où le peper intervient. L’adolescent est bastonné, parfois, pour le cas de la fille, on coupe ses beaux cheveux ; elle vient ainsi au collège en étant « KONGOLIBON » et ses camarades vont la chambrer. L’humiliation n’est peut être pas la solution. On arrachera le téléphone ; on déconnectera l’incriminé de tous les réseaux. Punir, surveiller. A-t-on pris le temps de dialoguer ?
Conseiller par les conséquences
Un flirt n’est pas dramatique. Il suffit simplement de recadrer l’adolescent. Quel est son objectif dans la vie ? Qu’est ce qu’il ou elle poursuit ? Etre star du collège aujourd’hui et échouer demain ? Creuser sa propre tombe, en allant voler l’argent des parents pour amener sa « nga » dans les restau ou alors « bring son gars au begnétariat » ?
On y peut rien à un moment donné de la vie, on passe par ce qu’Emmanuel Kant appelle la minorité. Le parent doit parler à l’enfant à partir des conséquences possibles de ses actes. A force de penser à cet autre adolescent, quel est le rendement scolaire du concerné ou de la concernée ? Là n’est pas le seul problème ; si la relation continue, sauront-ils, s’ils passent à la phase de la « kombo » supporter toutes les conséquences en matière de grossesse ? Le gars travaille où ? Il gagne quoi ? Est-il capable de se prendre en charge ? Ne reçoit-il pas lui-même de ses parents « l’argent des beignets » ? S’il est inconscient, pourquoi venir troubler le cerveau de « l’enfant d’autrui » ? Le dehors est compliqué ; « n’as-tu pas peur du HIV ? » chante le rappeur ? NKUKUMA… La peur du HIV est « le commencement de la sagesse ».
Quand mon muna découvre la Ndolo, je ne dois pas le ou la fuir ; au contraire, je dois me rapporche de lui ou d’elle ; cette aspiration est noble, flirter ; mais qu’il mette d’abord sa tête dans ses cahiers ; quand il grandira, il pourra faire de sa vie ce qu’il ou elle souhaite. Pragmatiquement, le conseil par les conséquences est l’une des voies possibles pour SISSIA l’enfant : qu’est ce qui pourrait lui arriver ?
En tout cas, la vedette de la chanson Papa WEMBA s'est  exprimé : "SALA KEBA YO...". 

AFX

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Merci de laisser un commentaire !!