dimanche 9 novembre 2014
Retour au pays natal
Pourquoi être parti ? Pourquoi revenir aujourd’hui et pas hier ? Ce billet serait bien trop long si l’on devait répondre à toutes les interrogations qui fusent lorsqu’on parle de la diaspora. Concentrons nous sur le retour au pays natal.
Certain pays comme le Cameroun refusent de reconnaitre la double nationalité : avec la monogamie si vous décider d’épouser une autre femme vous abandonnez la précédente, la première. Hélas bien que sachant cela certains décident de prendre une autre nationalité et à l’heure où vient la nostalgie du bonheur éprouvée dans les bras de la première et tendre épouse, on entend des voix s’élever pour réclamer le droit de pouvoir revenir sur ses pas ou mieux celui de garder les deux femmes : vive la polygamie.
Je ne m’engagerais pas à dire s’il faut ou non refuser la double nationalité et les avantages liés à ce statut mais m’attarderait sur la décision de revenir au pays natal qui semble bien similaire au retour du fils prodigue présenté dans la Bible. Et bien oui, il faut avoir décidé de partir, s’être rendu compte qu’on est mieux chez soi pour décider de rentrer. Encore plus il faut avoir le courage de décider de rentrer puisqu’il faut affronter entre autre le regard de la famille et des voisins, accepter de quitter « son confort », accepter de s’intégrer ou s’adapter aux réalités du pays qu’on a oublié …
Revenir est souvent vu comme une décision suicidaire pour ceux qui veulent rester dans les pays des autres. Comment comprendre qu’une personne disposant de tous ses sens décide :
-d’abandonner le métro et les rues propres pour revenir dans la poussière, les poubelles et les cargos ?
-de quitter le pays où la présence de l’eau et l’électricité est une évidence pour un autre où l’on célèbre le retour de l’énergie électrique et de l’eau au robinet ?
-de laisser cette région du monde où l’information est disponible pour tous pour une autre où seules les personnes appartenant au réseau disposent de la vraie information ?
Après moult réflexion et échange avec des mbenguistes* de retour, mon petit cerveau conclut que la décision de revenir est liée aux raisons qui ont motivé le départ. On ne peut pas décider de revenir sous le prétexte que le poisson braisé aromatisé à la fumée des tuyaux d’échappement de son quartier nous manque ou encore que l’ambiance enfumée de Mamy Atchomo qui fait les meilleurs beignets du coin soit nécessaire à notre survie. Si l’on revient s’est bien qu’on a un projet, qu’on souhaite mettre en œuvre quelque chose que l’on aurait copié chez les autres et qui nous serait bénéfique. Si l’on revient s’est bien qu’on n’a pas oublié d’où l’on vient et qu’on souhaite apporter un coup de pioche à notre terre mère. Si l’on revient s’est peut être pour se retrouver parce qu’une fois de l’autre côté on s’est perdu, égaré…
Il faut donc être brave pour revenir, reconnaitre qu’on a plus d’attache à notre pays d’origine où les choses ont surement changés (en bien comme en mal) depuis notre départ, et non à celui au sein duquel on cherche à s’adapter et qui nous oppose les regards en coin dans les lieux publics, nous offre les travaux de ménage et d’hospices plus rapidement que celui de cadre, …
Merci pour vos commentaires!!
Mbenguiste : personnes ayant séjournée dans un pays d’un autre continent que l’Afrique
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FELICITATIONS AU "DOUTE" pour cette interpellation. A quel moment faut-il formuler le projet de retour au pays natal? dans notre actuel... Ou alors, faut-il attendre l'âge de la retraite et rentrer vivre chez soi? ou à la fin de ses études? Et comment monter un projet de retour?
RépondreSupprimerJe pense qu'il faut mûrir le projet avant de partir, ceci pour bien affuter ses armes. La réalité du terrain peut aussi aider !!
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